Caroline Garcia : “Mon père n’a pas eu le respect qu’il méritait”

Après sa demi-finale à l’US Open, sa première en Grand Chelem, Caroline Garcia a accordé un long et riche entretien à L’Équipe.

Caroline Garcia, US Open 2022 Caroline Garcia, à l’US Open en 2022 (Antoine Couvercelle / Panoramic)

Faire partie des dix meilleurs de la planète dans son domaine. Peu de gens peuvent se targuer d’une telle réussite. Caroline Garcia, si. Et pour la deuxième fois de sa carrière. Entrée dans le top 10 pour la première fois le 9 octobre 2017, elle en était sortie presque un an plus tard jour pour jour, le 8 octobre 2018. Ce lundi, elle a fait son retour parmi l’élite. Au 10e rang. Grâce à une demi-finale de l’US Open contre Ons Jabeur venue confirmée une montée en puissance commencée en juin.

Après son deuxième titre du Grand Chelem en double – le deuxième à Roland-Garros – avec Kristina Mladenovic, “Flying Caro” a pris son envol en simple. De Bad Hombourg jusqu’à sa demi-finale new-yorkaise, elle a remporté 31 de ses 36 matchs disputés. En ajoutant trois titres à son palmarès. Sur trois surfaces différentes : Bad Hombourg sur gazon, Varsovie – en mettant fin au passage l’invincibilité de la numéro 1 mondiale Iga Świątek sur terre battue en 2022 – puis Cincinnati sur dur. Le troisième WTA 1000 de sa carrière.

Revenir dans le top 10, c’était l’objectif, mais je ne l’envisageais pas si tôt.

Caroline Garcia, dans L’Équipe

“Revenir dans le top 10, c’était l’objectif, mais je ne l’envisageais pas si tôt”, a-t-elle confié dans un entretien riche publié par L’Équipe ce mardi. “Après mon abandon à Miami en mars (au premier tour contre Anna Bondar), je n’aurais jamais pu y croire. Impossible. On avait une problématique au pied (talon gauche) qui durait depuis des mois voire des années. Une déchirure de l’aponévrose.”

Pour se débarrasser du problème, la joueuse de 28 ans a dû se plier à la solution ultime après le tournoi floridien : l’opération. Et la récupération n’a pas été aisée avant de reprendre la compétition à Roland-Garros deux mois plus tard. “Il y a d’abord eu dix jours de béquilles”, a-t-elle expliqué au quotidien sportif. “On est retourné à la gym rapidement pour faire ce qu’on pouvait. On y passait deux heures, puis une heure et demie sur la table, pour des exercices spécifiques.”

Quand tu reviens sur le court, t’as toujours mal, ça ne va pas.

Caroline Garcia, dans L’Équipe

“Après, quand tu reviens sur le court, t’as toujours mal, ça ne va pas”, a-t-elle ajouté. “Mais l’équipe a été super positive, hyper soudée. Tout le monde a su dans quelle direction aller. Mais j’ai énormément douté.” Aussi parce que ce n’était pas pas la première fois qu’elle subissait une intervention chirurgicale pour se souci physique. Elle avait déjà connu la désagréable sensation du bistouri fin 2020. Sans se départir des doutes et pouvoir retrouver la confiance nécessaire à l’ascension vers les sommets.

Si ça n’était pas la seule explication à sa chute, ces douleurs physique ont été l’une des raisons. 74e au classement WTA en juin 2021, elle était 79e à l’entame du dernier Roland-Garros. Sans jamais avoir dépassé la 60e place. Pour beaucoup, son autre tort était d’avoir son père pour entraîneur. Louis-Paul Garcia. Après s’en être séparé en mai 2021, elle a travaillé avec Gabriel Urpi, coach de la Rafa Nadal Academy. Puis, en fin de saison dernière, elle a débuté sa collaboration avec Bertrand Perret. Celle du retour en grâce.

prendre une fille de 11 ans et la mener jusqu’à la 4e place mondiale, je ne connais pas beaucoup d’entraîneurs qui l’ont fait.

Caroline Garcia, dans L’Équipe

Mais son paternel n’a pas quitté l’équipe. Il a continué à chapeauter la carrière de sa protégée, en aidant à la guider, dans un rôle comparable à celui d’un manager. L’avoir ciblé comme la cause principale de la chute de sa fille, c’était oublié bien vite jusqu’où il l’avait emmenée. “Il y a eu les critiques sur mon père, par rapport à ses capacités d’entraîneur”, a rappelé la surnommée “Caro”, toujours dans L’Équipe.

“Il n’a pas eu le respect qu’il méritait. Franchement, prendre une fille de 11 ans et la mener jusqu’à la 4e place mondiale, je ne connais pas beaucoup d’entraîneurs qui l’ont fait.” Parce que Caroline Garcia a fait encore mieux que d’intégrer le top 10. En septembre 2018, elle était aux portes du podium. Un meilleur classement en carrière qu’elle peut espérer égaler, voire améliorer d’ici la fin de saison : elle est actuellement 5e à la Race.

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