« Il ne s’agissait pas de jouer brillamment, mais de façon intelligente » – Alcaraz plus fort que Musetti en demi-finale à Rome
L’Espagnol s’est imposé 6-3, 7-6⁴ contre l’Italien vendredi, et pourrait défier Jannik Sinner, dimanche, en cas de victoire de ce dernier face à Tommy Paul dans la seconde demi-finale.
Carlos Alcaraz, qualifié pour la finale à Rome en 2025 (Inside / PsnewZ)
Sur courant alternatif, Carlos Alcaraz a su rallumer la lumière quand Lorenzo Musetti cherchait à appuyer sur l’interrupteur. Enchaînant des séquences d’un excellent niveau entrecoupées de passages à vide marqués de nombreuses erreurs évitables, par rapport à ses standards, l’Espagnol s’est qualifié pour sa première finale à Rome.
Présent pour la deuxième fois dans la capitale italienne après son élimination contre un Fábián Marozsán alors aussi connu que mon grand-oncle au troisième tour en 2023, Alcaraz a vaincu Musetti et tout le public en demi-finale ce vendredi. Victoire 6-3, 7-6⁴ en 2h03, après avoir été mené 4-2 dans la deuxième manche.
« C’était vraiment difficile de jouer dans les conditions d’aujourd’hui (vendredi), à cause du vent », a déclaré le numéro 3 mondial, assuré de repasser 2e lundi, lors de l’interview sur le court au micro de Tennis TV. « Il ne s’agissait pas de jouer brillamment, de façon spectaculaire, mais de manière intelligente. Il fallait être solide, lâcher les coups quand c’était possible, attendre sa chance pour être agressif. »
Mené 4-2 dans le deuxième set, Alcaraz est revenu ; point de pénalité pour musetti
Face à un adversaire un peu trop défensif en début de rencontre, le Transpyrénéen a rapidement pris les devant, 4-1 double break ; après avoir toutefois sauvé trois occasions de 2-0 contre lui, dont une sortie d’un poil par Musetti sur une attaque de coup droit à mi-court. Puis, alors que son opposant s’est évertué à moins subir, Alcaraz a commencé a alterné le très bon et le médiocre. Après avoir perdu un de ses deux services d’avance, il a finalement bouclé la manche en prenant une nouvelle fois celui de son opposant.
Dans le second set, le quadruple champion en Grand Chelem a couru après le score. Après un échange de break d’entrée, il a ensuite été mené jusqu’à 4-2, en ayant été distancé en raison, en plus d’un rival coriace, d’une accumulation de fautes. Mais, entre deux hommes ayant tous les coups de crayon dans leurs palettes d’artistes, le surnommé « Carlitos », disposant d’une bonne dose de puissance supplémentaire, a fini par faire la différence.
À 6-3, 3-4, malgré un gros raté sur sur une volée qu’il « n’avait plus qu’à » déposer, le protégé de Juan Carlos Ferrero a débreaké. De quoi pousser le Transalpin à laisser exploser sa frustration – chose devenue très rare chez lui depuis deux ans – en propulsant une balle vers l’infini et l’au-delà. Résultat : point de pénalité… parce qu’il avait déjà pris un avertissement pour avoir fracassé sa raquette à 5-3, après une faute qui avait offert à Alcaraz sa troisième occasion – la bonne pour lui – de boucler l’acte initial.
je suis resté solide mentalement quand les choses n’allaient pas dans mon sens
Tenant bon à 5-5 malgré deux doubles fautes, le natif d’El Palmar s’est ensuite rapidement envolé dans le tie-break – 5-2 – avant de relancer le suspense en perdant ses deux points de service, puis de finalement conclure sur celui du 9e du classement ATP. Grâce à un ultime coup droit décroisé gagnant pour remporter son cinquième jeu décisif de suite, le sixième sur huit disputés cette saison. « Je suis resté solide mentalement quand les choses n’allaient pas dans mon sens », a-t-il analysé, toujours au moment des questions sur le terrain.
Déjà tombeur de Musetti en finale à Monte-Carlo le mois dernier, Alcaraz l’a battu pour la cinquième fois de suite. De quoi faire passer leur face-à-face à 5-1 sur le circuit principal, et 6-1 en ajoutant leur affrontement en Challenger datant de 2020. En finale, il a rendez-vous avec Tommy Paul ou un Jannik Sinner qui devrait être porté par tout le Foro Italico. Un public ne dépassant toutefois pas les bornes : s’il s’est égosillé pour Musetti, il n’est pas tombé dans l’excès en s’enflammant sur les fautes d’Alcaraz.
« Aujourd’hui, les fans étaient pour Lorenzo (Musetti) donc ce n’était pas facile », s’est exprimé le vainqueur. « Mais c’était génial. Je dois dire merci pour le respect qu’ils ont montré. Même s’ils l’ont parfois encouragé entre mes deux services, globalement ils ont été très respectueux. » Une belle ambiance, en somme, mais loin d’être assez électrique pour le faire disjoncter.
