21 octobre 2007 : le jour où David Nalbandian, à Madrid, est devenu le seul joueur à battre Federer, Nadal et Djokovic dans un même tournoi

Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 21 octobre 2007, David Nalbandian domine le numéro 1 mondial, Roger Federer (1-6, 6-3, 6-3) en finale du Masters 1000 de Madrid, couronnant ainsi une semaine fantastique au cours de laquelle il avait déjà battu le 2e mondial, Rafael Nadal, et le 3e mondial, Novak Djokovic.

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Ce qu’il s’est passé ce jour-là et pourquoi c’est historique : Nalbandian a battu Djokovic, Nadal et Federer dans le même tournoi

Ce jour-là, le 21 octobre 2007, David Nalbandian, alors 25e mondial, domine le numéro 1 mondial, Roger Federer (1-6, 6-3, 6-3) en finale du Masters 1000 de Madrid, couronnant ainsi une semaine fantastique au cours de laquelle il avait déjà battu le 2e mondial, Rafael Nadal, et le 3e mondial, Novak Djokovic. L’Argentin reste le seul joueur à avoir réussi à battre ces trois immenses joueurs dans le même tournoi.

Les acteurs : David Nalbandian et Roger Federer

  • David Nalbandian, talent sans Grand Chelem

David Nalbandian, né en 1982, est l’un des joueurs les plus talentueux de sa génération, doté d’une technique très fluide et d’un superbe revers à deux mains. Déjà fort chez les juniors, il devient célèbre en 2002, à l’âge de 20 ans, lorsqu’il atteint la finale de Wimbledon, où il est battu par Lleyton Hewitt (6-1, 6-3, 6-2). L’année suivante, il s’incline face à Andy Roddick en demi-finales de l’US Open (6-7, 3-6, 7-6, 6-1, 6-3) et en 2004, l’Argentin se hisse dans le dernier carré à Roland-Garros (éliminé par Gaston Gaudio, 6-3, 7-6, 6-0). Il remporte le titre le plus important de sa carrière au Masters en 2005, où il bat Roger Federer en finale (6-7, 6-7, 6-2, 6-1, 7-6). En 2006, Nalbandian devient en Australie l’un des rares joueurs à avoir atteint au moins les demi-finales de chacun des tournois du Grand Chelem, défait cette fois par Marcos Baghdatis (3-6, 5-7, 6-3, 6-4, 6-4). Considéré comme l’un des meilleurs joueurs à n’avoir jamais triomphé en Grand Chelem, il est gêné par des blessures pendant une grande partie de l’année 2007. 8e mondial en début de saison, il n’est plus que 25e au mois d’octobre et n’a pas disputé la moindre finale jusqu’à présent.

Roger Federer, le patron

Roger Federer, le génie suisse, âgé de 25 ans, est numéro 1 mondial sans interruption depuis le 2 février 2004. Depuis juillet 2003, il a remporté douze tournois du Grand Chelem : l’Open d’Australie (2004, 2006, 2007), Wimbledon (2003, 2004, 2005, 2006, 2007) et l’US Open (2004, 2005, 2006, 2007). En 2006, sa meilleure saison à ce jour, il a gagné douze tournois dont trois Grands Chelems, le Masters et quatre Masters Series, comptabilisant 92 victoires pour seulement 5 défaites, dont quatre contre son seul vrai rival du moment, Rafael Nadal. L’Espagnol est la raison principale pour laquelle Federer n’a pas encore triomphé à Roland-Garros : il s’est incliné contre lui en demi-finale en 2005 (6-3 4-6 6-4 6-3), puis en finale en 2006 (1-6 6-1 6-4 7-6).

Il a commencé l’année 2007 en s’imposant à l’Open d’Australie sans perdre un set, en disposant en finale de Fernando González (7-6 6-4 6-4). Il a ensuite connu une étrange tournée Indian Wells/Miami, s’inclinant deux fois contre le même joueur, l’Argentin Guillermo Canas, de retour sur le circuit après avoir été suspendu pour dopage. Retrouvant la forme au printemps, Federer gagne le tournoi de Hambourg, où il bat pour la première fois sa bête noire espagnole sur terre battue, mais à Roland-Garros, Nadal le défait à nouveau en finale. Le Suisse prend sa revanche sur le gaucher à Wimbledon, où il s’impose à l’issue d’une finale en cinq sets (7-6 4-6 7-6 2-6 6-2), et sécurise sa première place mondiale en triomphant également à Flushing Meadows où, en finale, il prend le dessus sur Novak Djokovic (7-6, 7-6, 6-4).

Le lieu : Madrid

Le Masters 1000 de Madrid est créé en 2002, en remplacement du tournoi de Stuttgart. Il se joue sur dur intérieur à la Madrid Arena, une salle inaugurée en 2002 qui peut accueillir 12 000 spectateurs. Au palmarès du tournoi, Andre Agassi (2002), Juan Carlos Ferrero (2003), Marat Safin (2004), Rafael Nadal (2005) et Roger Federer (2006).

L’histoire : Nalbandian inarrêtable

Après qu’il a évolué loin de son meilleur niveau au cours des quinze derniers mois, personne ne s’attend à ce que David Nalbandian parvienne à se hisser en finale du Masters 1000 de Madrid. 3e mondial en 2006, il a rétrogradé à la 25e place, et dans son tableau se trouvent Rafael Nadal et Novak Djokovic.

Cependant, l’Argentin a toujours été l’un des meilleurs joueurs au monde lorsque la motivation et la forme physique étaient au rendez-vous. En quarts de finale, il balaie l’Espagnol, numéro 2 mondial, en deux petits sets, 6-1, 6-2. Au tour suivant, il confirme sa grande forme en surclassant Djokovic, 3e joueur mondial, 6-4, 7-6, se qualifiant ainsi pour la finale où l’attend un certain Roger Federer, numéro 1 mondial.

« C’est une victoire très importante pour moi parce que je n’ai pas fait une bonne saison », déclare Nalbandian, cité par atptour.com. « J’ai eu quelques pépins physiques cette année mais j’ai travaillé dur, repris confiance et aujourd’hui j’ai été récompensé. »

Le Suisse sait à quel point Nalbandian peut se montrer menaçant. Il a été défait lors de ses cinq premières confrontations avec l’Argentin, en 2002 et 2003, et bien qu’il mène à présent 8-6 dans leur tête-à-tête, sa défaite en finale du Masters 2005 est là pour lui rappeler de ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

Le numéro 1 mondial démarre en trombe, et empoche rapidement le premier set, 6-1, mais ensuite, mis sous pression par le rythme et la précision de Nalbandian, il commet de plus en plus d’erreurs. Après une heure et quarante-neuf minutes de jeu, l’Argentin s’impose, 1-6, 6-3, 6-3. Personne n’avait jamais battu Federer, Nadal et Djokovic dans le même tournoi, et Nalbandian n’est que le deuxième joueur, dans l’histoire du tennis, à battre les trois premiers mondiaux à la suite, après Boris Becker à Stockholm en 1994.

« J’étais très concentré, car je savais qu’il fallait que je fasse un match incroyable pour gagner, et tout est allé dans mon sens », commente Nalbandian. « C’était un gros boost pour moi d’avoir battu autant de bons joueurs cette semaine. »

« Je suppose que lorsque vous battez Nadal et Djokovic à la suite, vous vous sentez mieux que jamais en arrivant en finale », note, quant à lui , Federer. « Dommage que je n’ai pas réussi à l’arrêter aujourd’hui.”

La postérité du moment : Le déclin de Nalbandian

Deux semaines plus tard, Nalbandian réalisera un nouvel exploit, en battant à nouveau Federer et Nadal pour s’imposer au Masters 1000 de Paris-Bercy, terminant ainsi l’année à la 9e place mondiale.

Ce sera sa dernière saison dans le top 10. Nalbandian, dont la motivation sera fluctuante et la forme physique parfois douteuse, ne battra plus jamais le moindre joueur du top 3, et ne disputera plus le moindre quart de finale en Grand Chelem. En 2012, il sera disqualifié en finale du tournoi du Queen’s après avoir malencontreusement donné un coup de pied à un juge de ligne lors d’un accès de colère. Nalbandian prendra sa retraite en octobre 2013.

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