Aryna Sabalenka en 2021 : le plafond de verre est brisé, les grands titres se font attendre

Deux titres, et surtout deux premières demi-finales en Grand Chelem : Aryna Sabalenka a passé un cap en 2021. Alors qu’elle plafonnait à la dixième place mondiale depuis trois ans, la Biélorusse s’est améliorée psychologiquement pour bondir à la 2e place.

Aryna Sabalenka, 2021 Aryna Sabalenka, 2021 season in review. © Panoramic

Elle tournait autour du Top 10 depuis trois ans, sans jamais parvenir à y faire une percée. Onzième à la fin de l’année 2018, comme en 2019, 10e en 2020, Aryna Sabalenka a grimpé cette année à la deuxième place mondiale. A 23 ans, elle est à la lutte avec la n°1, Ashleigh Barty.

  • Classement fin 2020 : 10
  • Classement fin 2021 : 2
  • Bilan de l’année : 45 – 18
  • Titres : 2

Meilleure performance : sa demi-finale à l’US Open.

Sabalenka s’est parfois montrée méconnaissable en 2021 par rapport à sa réputation de joueuse tétanisée par l’enjeu. En début de saison, la Biélorusse avait remporté huit titres sur le circuit. Mais elle s’était toujours liquéfiée en Grand Chelem. Avant l’été 2021, elle n’avait jamais fait mieux que deux huitièmes de finale (US Open 2018, Open d’Australie 2021). 

Elle a désormais atteint deux fois le dernier carré d’un Majeur. D’abord à Wimbledon, en juillet, puis en fin d’année, à l’US Open. Sa bataille dantesque contre la sensation Leylah Fernandez à New-York a peut-être été le match le plus intense de sa saison, malgré sa défaite en trois sets (7-6, 4-6, 6-4).

Dans une ambiance volcanique, Sabalenka (1m82) a d’abord pris le dessus sur le petit gabarit de la Canadienne (1m68), 73e mondiale. Les longs échanges se sont ensuite multipliés, et la Biélorusse a lâché en toute fin de match, après 2h21 de jeu.

Meilleur résultat en Grand Chelem : deux demi-finales, à Wimbledon et à l’US Open

Moins fragile mentalement, puissante et lancée par des services dépassant régulièrement les 190 km/h, Sabalenka s’est qualifiée en juillet pour sa première demi-finale de Grand Chelem, à Wimbledon, avant celle de l’US Open.

Après s’être facilement débarrassée d’Ons Jabeur en quarts de finale (6-4, 6-3), la Biélorusse s’est inclinée en trois sets en demi-finale, face à Karolina Pliskova (5-7, 6-4, 6-4). Elle avait alors sauvé huit balles de break dans la première manche. Mais la Tchèque s’est montrée irrésistible sur son service (seulement 21 points lâchés). Sabalenka et Pliskova avaient alors inscrit 32 aces en 1h53 heure de jeu : le record chez les femmes au All England Club.

Le meilleur moment de sa saison : son premier titre sur terre battue à Madrid, et sa vengeance sur Barty

Sabalenka a conquis sont quatrième Masters 1000 à Madrid, en mai. Elle a pris sa revanche en trois sets sur Ashleigh Barty (6-0, 3-6, 6-4), une semaine après sa défaite contre la n°1 mondiale en finale du tournoi de Stuttgart.

A Madrid, Sabalenka a impressionné lors du premier set contre Barty. Trois breaks, 75% des points derrière sa première balle, 100% derrière sa seconde : un récital, pour son premier titre sur terre battue.

Aryna Sabalenka, Masters 1000 Madrid 2021 – AI / Reuters / Panoramic

Le « pire » moment de sa saison : Sabalenka à côté de “son” Masters de fin d’année

Tête de série n°1 en raison du forfait de Barty, Sabalenka était l’une des favorites du Masters de fin d’année. Mais la Biélorusse n’est pas sortie de la phase de groupes. Elle a même terminé dernière de sa poule.

Alors qu’elle a mené 4-2 pour son premier match face à Paula Badosa, Sabalenka a ensuite concédé dix jeux consécutifs (6-4, 6-0). Elle s’est rattrapée contre Iga Swiatek (2-6, 6-2, 7-5), mais est retombée dans ses travers lors de sa dernière rencontre face à Maria Sakkari (7-6, 6-7, 6-3).

Parfois énervée, souvent crispée, la n°2 mondiale n’a pas encore effacé toutes ses défaillances mentales. Déjà, en demi-finales de l’US Open contre Fernandez, Sabalenka avait effectué 52 fautes directes. “Je travaille avec un psychologue depuis très longtemps, a-t-elle expliqué. Par rapport à il y a quatre ans, j’ai amélioré mon état psychologique. Mais aucun psychologue ne peut vous préparer à toutes les situations.”

Hors-court : réticente au vaccin, absente à Indian Wells après avoir contracté le Covid, et finalement vaccinée 

Comme Novak Djokovic, Aryna Sabalenka a affiché, au printemps, ses doutes face au vaccin contre le Covid-19 : “Je n’ai pas vraiment confiance, je vais y réfléchir à deux fois.”

La Biélorusse a pourtant été contrainte, en octobre, de déclarer forfait au Masters 1000 d’Indian Wells, après avoir contracté le Covid-19. “J’ai besoin d’aller dehors, avait-elle alors déclaré. Pourquoi ne pas simplement m’isoler des autres joueurs et me laisser jouer ? Je pourrais garder mes distances et rester à l’écart de tout le monde”. Sabalenka a finalement expliqué avoir effectué le vaccin “à Miami”. 

Son auto-évaluation : “La meilleure saison de ma carrière”

Deux titres, deux demi-finales de Grand Chelem, une deuxième place dans la hiérarchie mondiale : “la meilleure saison de ma carrière”, a estimé Sabalenka, sur Instagram. 

Je ne panique plus vraiment. Je vais revenir encore plus forte l’année prochaine.

Aryna Sabalenka

Après sa défaite contre Sakkari au Masters de fin d’année, la Biélorusse a pourtant expliqué avoir été profondément “déçue” de son niveau “en fin de saison”. “Je dois continuer de m’améliorer au service, a-t-elle confié. J’ai déjà progressé cette année. Désormais, je ne me laisse plus submerger. Je ne panique plus vraiment. Je vais revenir encore plus forte l’année prochaine.”

L’avis de Tennis Majors

Plus solide mentalement, Sabalenka a réalisé une année 2021 digne du Top 10 mondial. Elle y fait une percée légitime. Le déclic est peut-être du côté de son staff. Il y a deux ans, la Biélorusse s’est séparée de son entraîneur, Dmitry Tursunov, avec lequel elle avait gagné ses premiers titres sur le circuit WTA. Après un moment de flottement, son ancien sparring-partner biélorusse, Anton Dubrov, est devenu son nouveau coach. Et a remporté quatre titres avec lui. Prochain cap, sans doute le plus complexe : atteindre et remporter une finale de Grand Chelem.

Aryna Sabalenka, Wimbledon – Antoine Couvercelle / Panoramic

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