L’hommage à Nadal, l’étoile filante Boisson, une édition record : les huit faits marquants de Roland-Garros 2025
Des adieux chargés d’émotion, des révélations inattendues, des records renversants : Roland-Garros 2025 a offert un mélange explosif de nostalgie et de renouveau. Retour sur une édition inoubliable.

Clap de fin sur une édition historique. Roland-Garros 2025 aura été bien plus qu’un tournoi : une succession d’émotions, de surprises et de bascules marquantes pour le tennis mondial. Entre l’hommage à Rafael Nadal, les adieux de figures emblématiques, les bouleversements du classement et une finale masculine d’anthologie, cette quinzaine parisienne a offert un concentré d’histoire et de frissons. Voici ce qu’il faut retenir d’un cru qui marquera durablement les esprits.

Le temps des adieux
L’émotion a atteint son paroxysme Porte d’Auteuil : Rafael Nadal a fait ses adieux à Roland-Garros. Le dimanche 25 mai, le court Philippe-Chatrier a salué une dernière fois son roi. Si sa retraite a été officialisée en novembre dernier, Paris tenait à lui offrir un dernier hommage. Un adieu sans raquette, mais chargé de souvenirs, de titres, et d’une empreinte éternelle dans l’histoire du tournoi.
Du côté des Français, deux figures emblématiques ont également tiré leur révérence. Richard Gasquet, après 22 participations, a disputé ses ultimes échanges à Paris. D’abord vainqueur de son compatriote Terence Atmane, il s’est incliné avec panache face au numéro 1 mondial, Jannik Sinner. Vingt ans après son exploit contre Roger Federer à Monte-Carlo, le public lui a offert un dernier standing ovation, comme un dernier salut à l’élégance.
Enfin, Caroline Garcia, ancienne n°4 mondiale, a profité de ce Roland-Garros 2025 pour annoncer qu’elle allait prochainement mettre fin à sa carrière. Elle a parlé d’un chapitre qui se referme. Et avec elle, c’est toute une époque du tennis féminin français qui s’efface, celle de la dernière Tricolore à avoir tutoyé le sommet du classement WTA.




La percée terrienne : Musetti
Lorenzo Musetti a franchi un véritable palier ces derniers mois, s’affirmant comme l’un des acteurs majeurs de la saison sur terre battue. Finaliste à Monte-Carlo, demi-finaliste à Madrid, Rome et Roland-Garros, l’Italien s’est installé comme le deuxième joueur le plus performant sur ocre en 2025. Avant d’arriver Porte d’Auteuil, il affichait clairement ses ambitions : « Je viens ici avec l’objectif de remporter le tournoi. J’ai progressé dans tous les domaines, surtout sur le plan physique. »
Pourtant, face à Carlos Alcaraz, Musetti reste encore à la peine. Trois confrontations cette saison, trois défaites : le dernier obstacle lui échappe encore. Il lui manque ce petit supplément d’âme pour atteindre le niveau des légendes espagnoles sur terre battue.
Mais le chemin est tracé. À seulement une poignée de points du Top 5 mondial, le Toscan est désormais un sérieux prétendant au rang des grands challengers du circuit. Sa progression ne fait que commencer.

Swiatek : une chute vertigineuse
Iga Swiatek, indiscutable reine de la terre battue ces dernières années, a vu son règne s’interrompre brutalement à Roland-Garros. Sa série impressionnante de 26 victoires consécutives Porte d’Auteuil, qui la plaçait parmi les plus grandes, a pris fin face à la numéro 1 mondiale Aryna Sabalenka. Cette défaite marque une première contre la Biélorusse sur ocre, mettant un terme à une domination qui faisait d’elle une référence incontournable.
Mais au-delà du simple revers parisien, 2025 s’avère particulièrement compliqué pour la Polonaise. En l’espace de quatre mois, elle a perdu plus de 4 000 points WTA, dégringolant à la 7e place du classement mondial. Après des années de suprématie, Swiatek amorce une période délicate, un virage que seule sa résilience et son talent pourront lui permettre de négocier.

Jannik Sinner, le robot
De retour ce printemps après trois mois d’absence, Jannik Sinner a fait comme s’il n’était jamais parti. Le numéro 1 mondial, qu’il occupe avec fermeté depuis plus d’un an, a confirmé son statut de maître du tennis mondial. Lors de cette édition, l’Italien a réalisé un exploit rare : il a remporté 56 jeux de service consécutifs, de la troisième manche du premier tour contre Arthur Rinderknech (à 0-4) jusqu’à sa finale face à Carlos Alcaraz.
Mais ce qui impressionne encore davantage, c’est sa maîtrise exceptionnelle du service. Pour la première fois dans l’histoire d’un tournoi du Grand Chelem, un joueur atteint la finale avec une seule double faute au compteur. Sinner a affiché une efficacité quasi-robotique, adoptant un style de jeu épuré, sans fioritures, basé sur une lente et méthodique asphyxie de ses adversaires. Cette régularité, parfois critiquée, force pourtant l’admiration et le respect sur le circuit.

Loïs Boisson, l’étoile filante
Elle nous aura fait vivre les plus belles émotions de ce Roland-Garros. À 22 ans, Loïs Boisson signe le plus bel exploit tricolore depuis Marion Bartoli en 2011 : demi‑finaliste porte d’Auteuil. Sortie de nulle part : Wild-Card après une opération au genoux, 361ᵉ mondiale, son épopée lui a fait monté jusqu’à la 65ᵉ place.
Outre ses 296 places gagnés au classement WTA, pour sa première participation à un tournoi du Grand-Chelem, elle a battu 3 joueuses du Top 30 dont 2 joueuses du Top 10. Elle obtient une prime de 690 000 € qui devrait l’aider pour la suite de sa carrière : « Je vais surtout m’en servir pour le tennis, je ne partais en tournoi qu’avec mon entraîneur de tennis… Peut-être, maintenant, je vais pouvoir partir avec un kiné en plus »

Les classements mondiaux bouleversés
Le tournoi parisien a fait voler en éclats plusieurs repères du classement mondial. Jack Draper poursuit sa montée en puissance et s’installe désormais à une brillante 4ᵉ place, tandis que Novak Djokovic fait son retour parmi l’élite du top 5. En contrepoint, Taylor Fritz dégringole de trois places, et Tommy Paul réalise une percée majeure en intégrant pour la première fois le top 8 de sa carrière.
Mais tous ne connaissent pas la même embellie : Casper Ruud dégringole lourdement, quittant le top 10 pour tomber à la 16ᵉ place. Stefanos Tsitsipas, quant à lui, connaît sa plus mauvaise position depuis août 2018, pointant désormais à la 26ᵉ place. En revanche, la révélation Bublik signe un tournoi de rêve, tandis que Ons Jabeur connaît la désillusion en sortant du top 50, rétrogradant à la 54ᵉ place.





Une édition record
Roland-Garros 2025 restera dans les annales comme un tournoi exceptionnel, marqué par des chiffres impressionnants. Avec 685 000 spectateurs venus vibrer Porte d’Auteuil, l’affluence a atteint un niveau inédit, témoignant de l’engouement toujours grandissant pour le Grand Chelem parisien dont se félicite Amélie Mauresmo, directrice de Roland-Garros.
La finale entre Alcaraz et Sinner, d’une intensité hors norme, a duré 5 heures et 29 minutes, devenant ainsi la plus longue de toute l’histoire du tournoi. Un véritable marathon qui a tenu en haleine les fans du début à la fin.
Côté records personnels, Gaël Monfils a écrit une nouvelle page en battant le record du nombre de victoires en cinq sets à Roland-Garros, avec 12 succès au total. Un exploit qui souligne la ténacité et la combativité légendaires de la « Monf » sur la terre battue parisienne.

Gauff, enfin couronnée sur ocre
À seulement 21 ans, Coco Gauff a déjà l’étoffe des plus grandes. Lauréate de dix titres en simple et neuf en double sur le circuit WTA, elle est entrée très tôt dans la cour des grandes. Et Roland-Garros, plus qu’un autre tournoi, aura façonné son histoire.
Finaliste malheureuse à Paris en 2022, balayée par Iga Swiatek, Gauff avait vu son rêve brisé trop tôt. Les années suivantes, c’est encore la Polonaise qui lui a barré la route, en quart de finale en 2023 puis en demi-finale en 2024. Une rivalité à sens unique, du moins jusqu’à cette édition 2025 où le vent a tourné. Alors que Swiatek chutait face à Aryna Sabalenka, Gauff s’est frayée un chemin jusqu’au titre, renversant la Biélorusse en finale pour la deuxième fois dans un Majeur, après l’US Open 2023.
Cette victoire à Roland-Garros, son deuxième sacre en Grand Chelem en simple, consacre une ascension fulgurante.Coco Gauff n’est plus une promesse. Elle est, à 21 ans, une évidence. Et elle pourrait bien être le visage du tennis féminin pour la décennie à venir.



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Alexander Bublik
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Amélie Mauresmo

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France

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Italie
Lois Boisson
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Lorenzo Musetti
Italie

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Tommy Paul
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